Vit’All

Le projet de recherche Vit’all « Validation d’un score de climat de sécurité en viticulture par l’évaluation d’une action de formation » est soutenu financièrement par la MSA, dans le cadre de la première édition de son Appels à projets MSA 2020. Ce projet est porté par Jean-François Viel (CHU INSERM-IRSET Rennes). Plusieurs partenaires forment le consortium du projet dont l’INMA, avec la participation d’Elisabeth Marcotullio. Les autres partenaires sont l’INRAe UMR ITAP, Axe PEPS (Sonia Grimbuhler) et la caisse MSA Midi Pyrénées Nord (Marc Delanoë).

Vit’all programmé sur 2 années, bénéficie de co-financements : le CHU de Rennes, l’INRAe, l’INMA et la MSA Midi Pyrénées Nord.

 

Présentation brève

Le « climat de sécurité » se définit comme la synthèse systémique des perceptions que les employés partagent à propos de leur environnement de travail. La mesure du climat de sécurité s’est surtout diffusée dans les secteurs de la santé et de l’industrie (nucléaire, transport, aéronautique, offshore). Le secteur agricole a pourtant de nombreuses caractéristiques propres, et il reste à démontrer dans quelle mesure les principes et concepts du climat de sécurité peuvent s’appliquer à la viticulture, où il n’existe pas de structures organisationnelles et de lignes de commandement similaires. L’objectif principal de cette étude est de procéder à une validation extrinsèque d’un score de climat de sécurité récemment développé en viticulture, en vérifiant son applicabilité dans un cadre géographique plus large et sa capacité à mesurer les évolutions (sensibilité).  Il sera tiré parti d’une comparaison de groupes avant/après une formation portant sur le bon usage des produits phytosanitaires (Certiphyto) en viticulture. L’objectif secondaire est d’utiliser ce score pour évaluer l’impact des formations actuellement délivrées par la MSA et d’en déduire d’éventuelles actions d’amélioration au niveau national et régional. Mieux comprendre les résistances au changement devrait permettre de promouvoir des attitudes, comportements et pratiques plus vertueux en matière d’utilisation des produits phytosanitaires.

 

Les retombées attendues

Le premier impact attendu est la mise à disposition d’un score de climat de sécurité en viticulture, validé à la fois sur le plan intrinsèque et extrinsèque. La mise à disposition de cet outil est d’autant plus nécessaire que l’efficacité du dispositif Certiphyto a été considérée comme « difficile à évaluer faute d’indicateurs pertinents » par le CGAAER et le CGEDD en 2014.  Les usages de ce score pourront être multiples à court terme (formation, comparaisons des pratiques, etc.). En particulier, l’INMA pourra tirer parti de ce travail dans le contenu pédagogique des formations des nouveaux formateurs (volet santé sécurité au travail du volet Certiphyto) qui y sont délivrées. Depuis la mise en place du Certificat individuel en 2008, les outils pédagogiques ont été redéfinis depuis 2015, pour connaître une nouvelle évolution pédagogique en 2020 (films, livret « Il y aura un avant et un après ») afin d’autonomiser les formateurs. Un score validé de climat de sécurité en viticulture participerait de cette (r)évolution. Il pourra ainsi faire partie du kit pédagogique pour d’autres formations assurées par l’INMA ou la MSA (Diplôme de Médecine Agricole, Diplôme Universitaire en Santé au Travail, modules de formation continue…).

A un niveau régional, l’échelle climat de sécurité permettra d’améliorer les messages de sensibilisation délivrés aux viticulteurs lors de visite sur le terrain du service Santé Sécurité au Travail, et lors des consultations en tenant compte des conditions réelles de travail de l’opérateur et de son ressenti.

Mais il est espéré qu’à moyen et long-terme, l’utilisation de cette échelle puisse contribuer au renforcement de la culture de la sécurité en viticulture. Mieux comprendre les résistances au changement permettra de promouvoir des attitudes, comportements et pratiques plus vertueux en matière de sécurité et de santé au travail. En résumé, au-delà des aspects « sensibilisation » et « formation », il est espéré qu’un nouvel outil de perception de la sécurité en viticulture puisse (avec d’autres mesures) encourager la reconversion vers l’Agro-écologie et la culture biologique pour diminuer l’exposition des viticulteurs aux produits phytopharmaceutiques et changer leurs pratiques. Une fois le score validé sur différents vignobles français, il pourra être envisagé de l’exploiter sur d’autres cultures de France Métropolitaine et départements d’Outre-mer.