L’AAP MSA 2021

Axes prioritaires 2021

 

  • Axe 1 : Etude du risque suicidaire chez les professionnels agricoles : analyse du risque et proposition d’outils de prévention
  • Axe 2 : Inégalités sociales, de genre, d’âge et de santé dans les territoires ruraux
  • Axe 3 : Analyse de l’efficacité d’action d’accompagnement social des populations vulnérables en zones rurales. Pistes d’amélioration
  • Axe 4 : L’offre de santé dans les territoires ruraux : comment répondre aux besoins des populations ?

 

Les projets lauréats 2021

 

APPARU

Analyse du parcours des patients atteints d’accident vasculaire cérébral dans les territoires ruraux

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une pathologie traceuse de la performance du système de santé, nécessitant une coordination de l’ensemble de ses composantes (de la prévention à la rééducation). Dans un contexte ou peu d’études en France se sont penchées sur cette question, le projet a pour objectif d’analyser les variations de parcours de soins AVC selon le caractère rural ou urbain du territoire de résidence. Il est proposé d’étudier deux populations : d’une part un échantillon des cas incidents d’AVC constitués survenus en France métropolitaine entre 2014 et 2019 (source : EGB) ; d’autre part les cas incidents enregistrés par le Registre des AVC du Pays de Brest entre 2009 et 2013 appariées au système national des données de santé (SNDS). Les méthodes d’analyse de séquences seront utilisées pour construire les parcours de soins et identifier une typologie. A l’étape de modélisation, l’équipe de recherche étudiera si et dans quelle mesure, des caractéristiques individuelles, parmi lesquelles l’affiliation au régime MSA, et des caractéristiques contextuelles, parmi lesquelles le lieu de résidence rural ou urbain, sont associées à des types de parcours spécifiques. Les résultats permettront d’identifier d’éventuelles pertes de chances pour les populations rurales, ainsi que des pistes pour les combler.

 

Coordination du projet :

Olivier GRIMAUD

CNRS/EHESP

 

COMEFFAS

Comprendre les effets d’un dispositif expérimental d’accompagnement social et sanitaire, visant l’amélioration de l’accès aux soins de santé des populations agricoles précaires       

Le projet porte sur une expérimentation mise en place par la MSA du Poitou en direction d’assurés actifs précaires présentant une problématique d’accès aux soins de santé. L’objectif de la recherche est d’analyser, de manière qualitative, les effets de ce dispositif expérimental pour ses bénéficiaires et pour le territoire sur lequel il va initialement prendre forme. A travers des entretiens semi-directifs et des observations auprès des bénéficiaires et des professionnels impliqués dans le dispositif, le projet cherchera à mettre en lumière les effets sur l’accès aux soins de santé des personnes accompagnées mais également sur les actions existantes au niveau du territoire, pour ensuite déterminer le degré d’adéquation entre les effets escomptés et les effets obtenus et pointer les effets inattendus. Une attention spécifique sera portée aux effets produits par les trois dimensions les plus innovantes, à savoir le binôme santé-social, le groupe de santé communautaire et les temps réguliers de concertation entre professionnels. Cette recherche s’inscrit dans le champ de la sociologie de l’action publique et de la réception des politiques par leurs publics ou ressortissants.

 

Coordination du projet :

Catherine GUCHER

Université Grenoble Alpes

 

MAMMO-AP (Mammobile Acteurs Préventions)

Suivi et évaluation d’actions de prévention sur l’adhésion des femmes au dépistage organisé du cancer du sein dans une unité mobile de mammographie (Mammobile)

Le cancer du sein reste en France le premier cancer et la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Le dépistage organisé du cancer du sein, généralisé depuis 2004 fait face à un taux de participation en baisse régulière et à des inégalités d’accès prégnant dans les territoires ruraux. L’U1086 Anticipe et le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers de Normandie coordonne un projet de recherche interventionnelle en santé des populations visant à évaluer un dispositif de mammographie mobile, appelé mammobile, sur sa capacité à augmenter la participation des femmes et à réduire les inégalités d’accès. Au sein de ce projet un axe de recherche sur l’information des femmes mobilisera, sur le terrain, des acteurs de la prévention. Il est primordial dans le processus évaluatif global du projet d’avoir une information complète et précise des actions de prévention réalisées. En partenariat avec les acteurs un questionnaire de suivi des actions servira de base pour l’analyse des actions. L’évaluation des actions prendra à la fois en compte le point de vue des femmes et des acteurs, notamment sur les enjeux éthiques. Ces éléments seront également intégrés dans l’analyse globale de l’intervention.

 

Coordination du projet :

Elodie GUILLAUME

Université de Caen

 

PARUR – COVID-19

Etude du vécu et de l’impact de la crise sanitaire de la COVID-19 chez les personnes âgées vivant en milieu rural comparativement à celles vivant en milieu urbain en Gironde

Contexte. Les conséquences de la crise de la COVID-19 restent aujourd’hui inconnues, notamment sur les effets à plus long terme de la maladie et ceux induits par les mesures sanitaires (isolement et solitude), le bouleversement des systèmes de prise en charge et la perturbation des habitudes de vie des personnes.

Objectifs. Etudier le vécu de la crise de la COVID-19 (stress, inquiétudes, difficultés rencontrées, stratégies pour y faire face, soutien social, représentations, stigmatisation…) et son impact sur la mortalité et la santé mentale, cognitive, physique et fonctionnelle des sujets âgés, en explorant les différences et inégalités selon le milieu de vie urbain / rural.

Méthodes. Cette recherche repose sur l’étude PACOVID adossée à trois cohortes épidémiologiques sur le vieillissement (Paquid, 3Cités et AMI). Les données analysées portent sur les différentes phases clés de la période épidémique (confinement, déconfinement, suivi à 12 et 24 mois), mais également sur les situations individuelles antérieures à la crise (données de cohortes).

Résultats attendus. Première étude en France sur le vécu et l’impact de la COVID-19 sur des personnes relevant du 4ème âge, issus d’un échantillon moins biaisé que la plupart des études menées en ligne et permettant des comparaisons entre milieu rural et urbain.

 

Coordination du projet :

Karine PERES

Université de Bordeaux

 

SAISAGRI

Identification et prévention des pratiques criminelles dans l’emploi de TRAvailleurs SAISonniers dans l’AGRIculture

Le projet porte sur l’emploi des saisonniers migrants dans le secteur agricole sous l’angle de l’instrumentalisation par des intermédiaires ou par les employeurs du cadre juridique à des fins de profit. Il s’agit d’étudier le détournement des dispositifs juridiques de recours aux saisonniers. Ces pratiques peuvent créer des situations dans lesquelles le migrant travaille sous l’emprise de contraintes assimilables à du travail forcé. Elles sont alimentées par les multiples facteurs nourrissant dans certains pays le désir migratoire d’un côté, et de l’autre, la mise en œuvre de politiques migratoires restreignant les motifs de migration pour travail (dispositions réservées aux travailleurs hautement qualifiés, étudiants et chercheurs, transfert temporaire intragroupe et saisonniers).

Dans le cadre d’une recherche en cours, a été identifié un montage élaboré par des intermédiaires qui repose sur le recrutement de travailleurs saisonniers, originaires du Maroc moyennant le paiement d’une somme comprise entre 8 000 et 12 000 euros. Or, ce montage rend ces pratiques difficiles à identifier et à réprimer. Pour autant, les atteintes aux droits des travailleurs sont considérables. La recherche vise une meilleure compréhension de ces pratiques et la construction d’indicateurs favorisant un meilleur ciblage des contrôles en vue du rétablissement des droits des intéressés et la répression des agissements ciblés.

 

Coordination du projet :

Bénédicte LAVAUX-LEGENDRE

CNRS/ Université de Bordeaux

 

SANTIM

Santé des immigrés en milieu rural. Comprendre les besoins d’une population méconnue

L’enquête SANTIM vise à comprendre les besoins et recours aux institutions de santé des populations immigrées, dans des espaces ruraux en déclin démographique et à l’offre de soin peu dense. Il s’agit tout d’abord de saisir statistiquement les profils sociaux des travailleurs immigrés dans les espaces ruraux, et plus particulièrement dans les zones enquêtées. Ensuite, à partir d’enquêtes de terrain (observations et entretiens), seront étudié l’exposition aux risques encourus par cette population en matière de santé au travail puis de santé mentale. Ce projet cherche en effet à questionner les liens entre intégration sociale et conditions de santé des immigrés, d’abord au travail, mais aussi en dehors. À partir d’une enquête complémentaire sur les institutions de santé, l’enjeu sera aussi de cerner les facteurs sociaux du recours ou non-recours aux institutions de santé. Seront analysés les adéquations et inadéquations de l’offre de soin avec les conditions de vie des immigrés, en particulier pour les travailleurs des secteurs agricoles et agro-alimentaires. Le prisme des populations migrantes permet d’une part d’interroger de manière originale le fonctionnement des prises en charge de la santé mentale et de la santé au travail, et d’autre part d’alimenter l’analyse des transformations des mondes ruraux, en questionnant la formation de nouvelles inégalités inter et intra-territoriales.

 

Coordination du projet :

Nicolas RENAHY

INRAe